Commercevoyage 2007

Commerce, voyage et expérience religieuse XVIe-XVIIIe siècles

A. Burkardt avec la collaboration de G. Bertrand et de Y. Krumenacker

Directeur de publication

Ces contributions proposent une histoire culturelle des échanges commerciaux du 16e au 18e siècle. La mobilité des marchands les confronte aux différentes cultures et religions, il s'agit d'accommoder le discours marchand aux différentes cultures locales ou étrangères.

Les commerçants constituent, à l’époque moderne, l’un des groupes les plus marqués par la mobilité : leur métier même l’imposait. Alors que la plupart des voyageurs ne se mettaient en route que de façon occasionnelle – volontairement ou forcés par les malheurs du temps -, pour les professionnels de l’échange parcourir les espaces (ou les faire parcourir par collaborateurs ou subordonnés) était une condition sine qua non de leur existence. Aussi la mobilité des marchands a-t-elle fait l’objet de nombreuses recherches menées par les spécialistes d’histoire économique, notamment en vue d’une meilleure connaissance des réseaux et des modes de fonctionnement du grand commerce. Il est clair toutefois que l’intérêt que présente l’activité itinérante des marchands ne se limite pas à ces derniers phénomènes. Le commerçant voyageur participe du monde qui l’entoure (et qu’il parcourt) de façon multiple, et à bien des égards, les rapports qu’il noue avec les phénomènes culturels et religieux ne sont pas juxtaposés à ses activités professionnelles. Les deux «sphères» entrent facilement en relation, l’une pouvant jouer sur la perception et la pratique de l’autre. Au lieu de les isoler il s’agit donc de les intégrer dans une histoire culturelle des échanges commerciaux.

Le présent volume se donne précisément cet objectif, en explorant le sujet, à travers tout un ensemble de cas précis, pour l’Europe de l’époque moderne. L’interrogation porte tout d’abord sur les itinéraires et les espaces que parcourent les marchands, leurs expériences de la mobilité et du monde ; elle se tourne ensuite vers les rapports qu’entretiennent commerce et exigences religieuses, vers les nombreux conflits qui se dégagent dans ce domaine, mais aussi vers leurs formes d’accommodement ; les «mentalités» marchandes (réelles ou imaginées) font l’objet d’une troisième partie, alors qu’une dernière analyse les enjeux identitaires qui se posent pour les «nations» et «communautés» marchandes implantées à l’étranger.

Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, 507 p.

 

Année : 2007