Comment une société s’adapte-t-elle aux changements de conjoncture économique ? Rome, à l’orée du XVe siècle, présente d’importantes recompositions sociales : la croissance économique, impulsée par le retour du pape et de la Curie pontificale, a créé de nouvelles opportunités. Elle a également accentué les phénomènes de mobilité sociale, qu’il s’agisse de l’ascension d’individus ou de groupes socio-professionnels dans leur ensemble. La croissance économique qui caractérise la Rome du Quattrocento se traduit par la production et l’accentuation des inégalités socio-économiques. Ces inégalités se manifestent aussi bien à l’échelle du corps urbain dans son ensemble qu’au sein de certains groupes sociaux ou socio-professionnels, comme la noblesse citadine romaine ou la catégorie des bouchers que l’on prendra en exemple : ces recompositions produisent un changement social d’ampleur, qui ne peut pas se résumer à une simple «circulation des élites». L’intensité des phénomènes de mobilité sociale mais aussi la compétition avec les milieux curiaux consacrent une très nette hétérogénéisation de la noblesse citadine romaine. Les révoltes comme celle de Stefano Porcari et le «discours de crise» que tiennent certains nobles traduisent une conscience aiguë de ces inégalités sociales, en décalage avec l’enrichissement objectif que leur a permis la croissance économique.
Les rencontres du LUHCIE
Archives des rencontresLes colloques et les journées d'étude sont l'occasion de synthèses dans le cadre des programmes du LUHCIE. Ils sont en général ouverts à un public très large et offrent aux doctorants l'occasion de développer les réseaux indispensables à leurs travaux. Certaines de ces manifestations peuvent être validées dans le cadre du master ou du doctorat.