Depuis que l’Université Grenoble Alpes a réuni le 1er janvier 2016 sous une bannière unique les sciences de la nature et les sciences humaines et sociales, elle est devenue un lieu encore plus idéal pour interroger la manière dont se construit le discours scientifique. Quel a été le rôle du voyage et des missions de terrain des savants entre le temps des Lumières et le début du XIXe siècle dans l’élaboration du processus de connaissance? Quel a été le statut des notations prises au jour le jour pendant le déplacement et comment se sont-elles transformées en carnets ou journaux à usage personnel, avant de nourrir mémoires et livres à l’usage de la communauté scientifique ? Ce sont ces stratégies d’inscription devenues si précieuses aujourd’hui qui sont ici interrogées, en écho à un premier séminaire le 14 décembre 2017.
Pour ce faire, cinq spécialistes et auteurs sont réunis autour de l’édition récente par Gilles Montègre des Éphémérides romaines (1775) du naturaliste Latapie (Classiques Garnier, 2017) et de l’essai de Marie-Noëlle Bourguet sur le carnet de voyage en Italie en 1805 d’Alexander von Humboldt (Le monde dans un carnet, éditions du Félin, 2017).