Journée d’étude du LUHCIE
9h – 17h30
L’histoire de l’imposition et du contrôle progressif des frontières a mis en lumière une histoire de la clandestinité des circulations : exilés religieux ou politiques, errants, contrebandiers et passeurs en délicatesse avec la justice constituent des figures historiques, sociologiques et littéraires récurrentes quoique différenciées en fonction des contextes. Mais les circulations clandestines ne concernent pas uniquement les hommes et les femmes : les objets, tels les livres, les œuvres d’art ou encore les partitions musicales, bref tous les artefacts dépourvus d’une autorisation, d’un passeport ou d’une approbation conférée par une autorité publique, qu’elle soit politique ou littéraire, peuvent être amenés à traverser secrètement les frontières. Les textes eux-mêmes constituent les lieux de passages de thèmes, de personnages ou de mots interdits. Comment transmettre un secret ou une opinion non conforme à une norme sociale ou politique dans un espace littéraire qui est, par définition, celui de l’exposition publique ? Comment rompre le secret professionnel pour faire circuler l’information ?
Ces questions seront traitées dans la perspective de la longue durée – de l’Antiquité à nos jours – et à la convergence de plusieurs disciplines (l’histoire, l’histoire de l’art, la littérature et la musicologie).
Programme de la journée
Matinée : les objets de la clandestinité
Présidente Ilaria Taddei
9h15 : Maéva Comas, Nicolas Mathieu, « Dire c’est cacher, lire c’est voir ». Clandestinité et destins de clandestines et clandestins dans l’épigraphie provinciale du monde romain.
9h45 : Djamila Fellague, Trafic d’antiquités international et fausses fouilles clandestines. Une restitution problématique en septembre 2023 à New York.
Discussion
Pause
Président Gilles Bertrand
10h45 : Olivier Forlin, Les écrits de Gramsci en France dans les années 1940-1950 : une diffusion clandestine
11h15 : Élise Petit, Circulation des répertoires clandestins concentrationnaires.
Discussion
12h : présentation du programme ANR porté par Olivia Adankpo-Labadie, ETHIOKONGROME. Les chrétiens d’Éthiopie et de Kongo face à Rome : écrire une autre histoire des connexions entre l’Afrique et l’Europe (XVe– XVIe s.).
Après-midi : Transfuges, exilés, demandeurs d’asile : les expériences de la clandestinité
Présidente Naïma Ghermani
14h : Patrizia De Capitani, Circulation du savoir scientifique et censure ecclésiastique à l’époque baroque : le cas de Galilée (1564-1642).
14h30 : Luc Renaut, L’art voyageur du “stampo fra sangue et pelle”, d’après le témoignage de Giuseppe Tebaldino, tatoueur professionnel à Venise au milieu du XVIIIe siècle.
Discussion
Président Sylvain Venayre
15h15 : Laura Fournier-Finocchiaro, Emprunts et circulations d’images de femmes armées et combattantes entre la France et l’Italie au XIXe siècle.
15h45 : Carla-Maëlys Barboutie, « Ce sont des hommes, quoique transfuges » : La Légion étrangère, entre instance de contrôle et refuge des déserteurs étrangers (1830-1890).
16h15 : Elisa Santalena, L’Italie face à la gestion des asilados Chiliens. Récit d’une solidarité multiforme et tentaculaire.
Discussion
Retransmission en visioconférence
Lien Zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/92502861123?pwd=bG1lNlB3T2xTVitqeUJQNWRsTWsrZz09