Aux « années de plomb » italiennes est associée la violence de groupes radicalisant la contestation issue de Mai 68. Parmi eux figure l’opéraïsme, courant marxiste né en Italie au début de la décennie. Loin du cliché d’une extrême gauche enfermée dans ses spéculations théoriques et condamnée à sombrer dans une fuite en avant mortifère, l’histoire que retrace Marie Thirion restitue toute l’ampleur d’un mouvement ancré dans la classe ouvrière. Cette tentative de mener une lutte autonome, détachée des bureaucraties syndicales et politiques, fait écho à tout questionnement sur l’articulation entre production intellectuelle et mobilisation des travailleurs.
Ouvrage issu de la thèse de doctorat : Organiser le pouvoir ouvrier : le laboratoire opéraïste de la Vénétie entre discours et pratiques militantes (1960-1973)
Année : 2024
Editions : Agone