Fondé sur le dépouillement de documents publics inédits conservés à l’Archivio di Stato di Napoli, ce livre propose une histoire politique de l’opéra à Naples, depuis l’avènement de Ferdinand IV jusqu’à la chute des Napoléonides. Fondé en 1737, le Teatro di San Carlo demeure tout au long de la période l’écrin de la représentation royale. Mais à partir des années 1770, mettant en jeu son autorité d’accréditation culturelle, le monarque s’aventure en d’autres lieux et promeut d’autres genres de spectacle. La question de la police des théâtres devient alors un terrain d’expérimentation du réformisme bourbonien, puis un enjeu essentiel dans la politisation des arts lors de la Révolution de 1799 et du decennio francese. Mais les normes imposées par les administrations butent toujours sur les pratiques d’un milieu musical qui s’émancipe de la tutelle politique, en même temps qu’il se professionnalise et se hiérarchise. Ultimement, gouverner l’opéra consiste aussi pour le pouvoir à défendre le rang de Naples en tant que capitale musicale : s’observent ici les prémisses d’une «politique culturelle» de définition et de préservation du patrimoine musical dont l’identité napolitaine est proclamée.
Paris, De Boccard, 2010, 692 p.
Année : 2010