La présente étude reprend la question de deux entités administratives, supposées bien connues, les uici et les pagi. Se basant sur un corpus de plusieurs centaines de textes et d’inscriptions, elle vise à dégager une cohérence institutionnelle à travers la diversité des apparences locales. L’analyse de ce vaste corpus permet de montrer que le uicus est une entité urbaine et que la présence de uici isolés hors des villes correspond à une forme d’occupation du territoire qui fait référence à la ville. Les sources, malgré leur extrême concision, laissent supposer que les uici ont eu un rôle précis dans le fonctionnement censitaire et que leur récupération par le régime augustéen obéissait à des motifs politiques importants. Elles montrent encore que uici et pagi, contrairement à ce qui est souvent écrit, n’ont que peu de liens immédiats. Le pagus est, comme le prouvent les textes juridiques et techniques, une entité territoriale à fonctions fiscales, qui peut éventuellement recouvrir le territoire d’un groupe humain, mais ne désigne ce dernier que par métonymie. Mais le pagus, du fait de sa nature rurale, est aussi porteur de caractères d’exclusion, qui permettront de l’associer à des concepts variés, comme le «rustre», le «civil» et enfin le «païen». L’enquête, qui couvre plusieurs siècles permet enfin de mettre en évidence la permanence des modèles administratifs correspondant aux deux mots étudiés.
Rome, Ecole Française de Rome, 2003, 485 p.
Texte remanié de thèse de Doctorat en Histoire, Univ. Aix-Marseille 1, 1989
Année : 2003