Une trentaine de photographies retrouvées par hasard. Des soldats sous les palmiers, le désert, une exécution en place publique : quatorze corps pendent au gibet. On sait que l’histoire est d’abord « une rencontre avec la mort » (Arlette Farge). On sait aussi que notre univers visuel contemporain est saturé par des images de violences extrêmes, circulant à une vitesse toujours plus grande hors de tout cadre de contextualisation et de compréhension. Que devient alors notre faculté à nous soucier de la douleur des autres ?
Nous obligeant d’abord à l’arrêt, au regard sur ces traces fragiles de la vie passée, ces photographies éprouvent notre capacité à les faire (re)venir en présence, c’est-à-dire à répondre à l’invitation, à la fois stimulante et périlleuse, formulée aux historiens par Walter Benjamin : « Exprimer le passé en termes historiques ne signifie pas le reconnaître ‘‘tel qu’il a été’’. Cela revient à s’emparer d’un souvenir tel qu’il apparaît en un éclair à l’instant du danger ».
Regardons alors plus longuement ces fragments d’histoire. Pensons aux vivants et aux morts mais aussi à Gaston Chérau, reporter du Matin, celui qui était là, qui a vu et qui a photographié pour qu’un jour nous puissions voir à notre tour. Bref, se sentir visé par ces images, s’emparer de ce passé et le partager.
Les rencontres du LUHCIE
Archives des rencontresLes colloques et les journées d'étude sont l'occasion de synthèses dans le cadre des programmes du LUHCIE. Ils sont en général ouverts à un public très large et offrent aux doctorants l'occasion de développer les réseaux indispensables à leurs travaux. Certaines de ces manifestations peuvent être validées dans le cadre du master ou du doctorat.