17h30-19h30, hybride
– à distance via Zoom
– en présentiel à la MSH-Alpes
Cette présentation retrace toutes les étapes d’un projet de recherche doctoral portant sur l’histoire de la sexualité et des masculinités à Paris pendant la période moderne, les difficultés rencontrées, les choix effectués, la méthodologie envisagée et ses résultats. Ce projet est le fruit d’un double constat. D’abord, du retard de l’historiographie française, et notamment moderne, dans le domaine de l’histoire des masculinités. Ensuite, qu’il était nécessaire, après avoir développé les outils conceptuels du genre dans le champ de l’histoire des représentations dans les années 1990, de les employer au service d’une histoire sociale de la sexualité, dont les méthodes quantitatives et les sources avaient été laissées de côté depuis la fin des années 1980.
Pour documenter les pratiques sexuelles masculines et les discours portant sur ces dernières, les archives de l’officialité diocésaine de Paris ont offert un terrain propice, traitant de la sexualité d’hommes de statuts très divers (hommes mariés, jeunes hommes célibataires, ecclésiastiques de tout âge), complété par des échantillonnages dans les fonds du Châtelet, de la Prévôté d’Île-de-France et de la Bastille, ainsi qu’au sein des collections de factums de la Bibliothèque Nationale. Ces archives judiciaires ont été confrontées à un ensemble de traités moraux, médicaux et juridiques, ainsi qu’à un corpus iconographique, à des écrits pornographiques, à une sélection de chansons et de proverbes dits populaires. À partir de ces sources, l’enquête a été menée, avec pour objectif premier, d’identifier les rapports de force qui s’établissaient, au sein de l’hétérosexualité, entre hommes et femmes, mais aussi entre hommes.
Organisation : Naïma GHERMANI
