Exposition au Mémorial de la Shoah de Paris
L’exposition, dont Élise Petit, maîtresse de conférences et directrice du département de Musicologie à l’UGA, est la commissaire scientifique, propose pour la première fois au public de nombreux témoignages, instruments, partitions et dessins réalisés par des femmes et des hommes détenus, ainsi que des photographies prises par des SS. La musique a résonné quotidiennement dans les camps de concentration et les centres de mise à mort du régime nazi. Pourquoi une telle présence musicale dans des espaces où les libertés les plus fondamentales étaient bafouées ?
L’usage principal de la musique, encore méconnu, est initié par les autorités des camps dès 1933 : il s’agit d’une musique « contrainte », jouée sur ordre par des orchestres de détenus. Elle constitue un outil à part entière des processus de mise au pas et d’annihilation.
Son second usage est celui fait par les détenus de manière spontanée : tolérée par les responsables de blocs ou parfois totalement clandestine, cette musique participe des stratégies de survie psychologique et de résistance spirituelle au système concentrationnaire.
L’exposition, pour laquelle Élise Petit a rassemblé près de 300 objets et documents provenant de mémoriaux et de musées du monde entier, présente de nombreuses photographies, documents administratifs, témoignages, dessins, instruments, partitions, ainsi que des sculptures ou objets réalisés par des femmes et des hommes détenus et des uniformes d’orchestres de camps.
Portant principalement sur les camps de concentration et les centres de mise à mort, elle aborde également quelques cas particuliers d’« antichambres » aux centres de mise à mort, notamment des camps d’internement français devenus camps de transit, le camp de transit de Westerbork aux Pays-Bas, ou encore le camp-ghetto de Theresienstadt en République tchèque.
Et surtout, elle fait entendre les musiques qui ont résonné dans le système concentrationnaire de Dachau à Buchenwald et, plus étonnant, dans les centres de mise à mort de Treblinka, Majdanek, Chełmno ou dans le complexe d’Auschwitz.
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h