FERRIES Marie-Claire Maître de conférences

MCF, Histoire ancienne

- Marie-claire.ferries@univ-grenoble-alpes.fr

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Docteur en histoire romaine en 1997 à Bordeaux III, ATER de 1993 à 1996 à Bordeaux III, maître de conférences depuis 1998 à Grenoble II puis UGA depuis 2016, membre du CRHIPA depuis 1998 puis du LUHCIE depuis 2016, membre associé à Ausonius. Ma thèse (publiée en 2007) portait sur les partisans de Marc-Antoine et les questions sociales et politiques à Rome et dans le monde romain au Ier s. a.C. J’ai participé aussi à Atlas informatisé de l'Adriatique antique (1100 a.C. – 751 p.C.) - partie occidentale (Ausonius et EFR) et à la coordination du groupe de recherches Communautés nouvelles au sein du laboratoire.

PhD in Roman history in 1997 from Bordeaux III, Temporary Lecturer and Research Assistant (ATER) from 1993 to 1996 at Bordeaux III, lecturer since 1998 at Grenoble II then UGA since 2016, member of the CRHIPA since 1998 then of the LUHCIE since 2016, associate member of Ausonius. My thesis (published in 2007) examined the supporters of Marcus Antonius and the social and political questions in Rome and the Roman world in 1 BC. I also participated in the “Atlas informatisé de l'Adriatique antique (1100 a.C. – 751 p.C.) - partie occidentale (Ausonius et EFR)” and coordination of the research group Communautés nouvelles within the laboratory.

Laureata in storia romana nel 1997 a Bordeaux III, ATER (assistente temporaneo all’insegnamento e alla ricerca) dal 1993 al 1996 a Bordeaux III, professore associato dal 1998 a Grenoble II, poi all’UGA dal 2016, membro del CRHIPA dal 1998, poi del LUHCIE dal 2016, membro associato a Ausonius. La mia tesi (pubblicata nel 2007) verteva sui sostenitori di Marco Antonio e sulle questioni socio-politiche a Roma e nel mondo romano nel I secolo a.C. Ho inoltre partecipato all’Atlante informatico dell’Adriatico antico (1100 a.C. – 751 d.C.) - parte occidentale (Ausonius e EFR) ed al coordinamento del gruppo di ricerca Communautés nouvelles (Comunità nuove) all’interno del laboratorio.

Thèmes de recherche

Mes axes de recherches

A l’heure actuelle mon axe principal porte sur les rapports entre société et pouvoir politique durant la fin de la république et le début de l’Empire. Il se décline au travers de plusieurs thématiques.

– Les structures des élites romaines soumises aux guerres civiles : j’ai tout d’abord continué à travailler dans l’axe de ma thèse qui portait sur la constitution d’un parti politique autour de Marc-Antoine en partant d’une étude prosopographique des partisans. Cette première étape a été prolongée par l’effort d’aggiornamento, qui a accompagné sa publication dix ans plus tard, à la lumière de l’avancée historiographique de ces dernières années (l’approfondissement de ces recherches a engendré de nombreuses interventions dans des tables-rondes ou des journées d’études, enfin des séminaires, voir plus bas). Je poursuis également dans cet esprit une étude du Sénat romain de l’époque triumvirale, hors de la problématique des partis mais en bénéficiant partiellement des bases prosopographiques élaborées durant ces dix dernières années (patriciat, réseaux, monographies familiales) qui permettent de considérer à frais nouveaux la composition et le fonctionnement de cette assemblée dont l’histoire en ces temps troublés a fait l’objet de nombreuses extrapolations et polémiques. C’est le thème de mon HDR avec quelques résultats provisoires publiés dans le colloque international réuni à Saragosse “Senatorum incondita turba” Suet., Aug., 35.1, Was the Senate composed so as to assure his compliance? Cette réflexion s’est approfondie au fil des colloques et journées d’études le congrès Neronia XI, sur le soldat de Marc-Antoine à Néron, à Liège, en octobre 2021,( sur la diplomatie du glaive, la place du sénat et des sénateurs dans les discours des soldats pendant les guerres civiles en cours de publication) et aux journées d’études du programme la République et ses traumatismes, de l’université de Paris I, en janvier 2022 (publié), puis dans le colloque Le dernier âge augustéen, en avril 2023 (sous presse), en novembre 2023 au colloque sur les Entourages co-organisé par l’EfR et la Sapienza à Rome ( Marie-Claire Ferriès (Université Grenoble Alpes -LUHCIE) : « Arbitrer et dominer son entourage, sinon, lui échapper » en cours de publication) et en mai 2024 dans ma participation à une journée d’études de l’Université de Padoue sur la répression (« la proscription triumvirale (43-39 a.C.) une épuration à géométrie variable? »article accepté pour 2026) ainsi que ma participation au colloque de Namur sur Pompée (Avec Guillaume de Méritens de Villeneuve « eos qui circum illum sunt »(Cic. Att. 9.9.4). L’entourage de Pompée en mars 49.) en décembre 2024.

Dans ce cadre j’ai également participé activement à l’équipe de recherches conduite par F. Hurlet et R. Baudry à Nanterre, pour l’élaboration d’une base XTML de tous les magistrats romains de 44 a.C. à 14 p.C. Ma participation a consisté en la rédaction de 96 fiches (lettre S) et en la relecture et poursuite de 66 fiches (lettre P). Cette équipe s’est également souciée d’une mise au point sur l’évolution des magistratures, dans ce cadre j’ai étudié la mise en place de ce que l’on considère comme les fonctions préparatoires au cursus et je me suis plus particulièrement chargée du cadre général, des vigintisexvirs, des préfets de Cumes et Capoue, des triumvirs capitaux et des décemvirs stlitibus iudicandis. Ces résultats sont publiés.

Mon mémoire inédit d’HDR en fin de rédaction s’intitule Les sénateurs au feu des guerres civiles, 49-28 a.C. Ce mémoire est parti d’une vaste enquête prosopographique (700 fiches et 900 pages)où j’ai recensé tous les sénateurs de la période 49-29 a.C. quand l’assemblée, à la suite de la réforme de César puis des actions des Triumvirs, a compté plus de mille membres. Or les enquêtes précédentes avaient évité cette période tumultueuse et celles qui avaient abordé ses frontières (la fin de la République ou le début de l’Empire) remontaient soit au XIXe s. soit pour la plus récente, sur le principat d’Auguste, à 1949. En ce moment je suis en train d’achever la rédaction de la partie de synthèse et en accord avec mon garant d’HDR, Frédéric Hurlet je compte rendre le manuscrit au mois de septembre 2025.

La deuxième sous-partie de ce thème porte sur la société, les mentalités et leurs rapports avec le pouvoir à l’époque triumvirale et au début de l’Empire. Dans ce cadre, j’ai étudié d’abord l’évolution de deux cultes durant cette courte période : les lupercales et Isis et Sérapis (communication cours de publication dans les Hommages en mémoire de François Kayser). Par ailleurs, je me suis penchée également sur la violence en politique et j’ai participé au colloque organisé par les Universités de Poitiers et de Lorient en 2009 : (15-16 janvier) : Corps outragés, « Outrages à Magistrats », en 2013, je me suis penchée sur les relations entre rumeur et trahison à la fin de la guerre civile, à l’invitation du colloque « Hostilité, réprobation, dépréciation – La représentation négative de l’autre dans les sources antiques » organisé par  Queyrel-Bottineau. Ces différentes interventions ont donné lieu à des publications (voir infra). Puis je me suis intéressée aux rapports que les acteurs de cette période avaient avec la vaisselle précieuse métallique, réflexion enrichie par des travaux récents  ainsi que des groupes collectifs qui étudient les banquets privés et publics dans les mondes grecs et romains mais qui tente de déplacer le point de vue, utilisant les acquis obtenus sur le luxe et sur la société de table, pour examiner l’arrière-plan philosophique et intellectuel, mais aussi le message délivré à la table, pour les convives et leurs spectateurs. Dans cet ordre d’idée, j’ai poursuivi la démarche par un article sous presse sur « le decorum des sénateurs romains au forum (Mélanges en l’honneur de Bernadette Cabouret, p. 199-214) ».

La troisième partie de ces recherches porte sur les relations entre le pouvoir romain et les pouvoirs locaux à la fin de la République. Pour cela, les cités d’Asie Mineure et surtout de Carie, offrent une documentation variée. C’est une confrontation des points de vue romains et micrasiatiques qui résultent d’un travail commun avec F. Delrieux, professeur d’histoire grecque à Chambéry, spécialiste de la Carie, des époques classique mais surtout hellénistique et romaine. Dans ce cadre nous avons présenté des travaux communs (sur Mylasa durant les guerres civiles, sur Mucius Scaevaola, sur Cocceius Nerva et Stratonicée, sur Cornelius Marcellinus, sur le siège de Rhodes par Cassius).  Ces interventions ont donné (ou donneront) lieu à des publications (voir infra) dont la majeure partie traite de l’époque césarienne et triumvirale, et pour le colloque de Bordeaux (novembre 2014) la période augustéenne (en étudiant les femmes de l’entourage d’Auguste telles quelle apparaissent dans le monnayage local, ce travail est d’ailleurs une des nouvelles pistes que j’ai exploré ensuite voir plus loin).

Le second axe de mes recherches pour l’instant en suspens a porté sur l’Adriatique à l’époque romaine. Il a commencé par l’intégration dans l’équipe Adriatique d’Ausonius, sous la direction de Francis Tassaux, en 1995. Cette inscription s’expliquait au départ par la participation aux fouilles programmées de Loron en Croatie. Elle s’est concrétisée par la contribution à une première publication des résultats de l’enquête sur la villa, en 2001. Entre temps, j’avais été recrutée à Grenoble, où J.-L. Lamboley dirigeait une fouille sur le site d’Apollonia d’Illyrie. Je suis donc passée du Nord au Sud, de la Croatie à l’Albanie. Cette participation s’est concrétisée par la participation à l’Atlas d’Apollonia en 2007, puis à une communication de novembre 2013 à l’EFR sur la villa sur le territoire antique de l’Albanie, avec A. Skenderaj au colloque de l’Adriatlas réuni du 2 au 4 novembre 2013, ainsi qu’à la participation à l’exposition intitulée « d’Aquilée à Apollonia » programmée initialement pour novembre 2013 à Rome et qui s’est tenue finalement en 2014 à Bordeaux. Cette double expérience m’a conduite à participer activement à l’Atlas informatisé de l’Adriatique pour lequel j’ai rédigé des notices. À la demande de Francis Tassaux, qui a pris une retraite méritée, j’ai pris le relai pour une courte période afin de veiller également à la continuation de ce travail (achèvement de la partie italienne et albanaise notamment et migration des bases). J’ai coorganisé une rencontre à Rome au printemps 2016. Le relai a été repris à Bordeaux. La difficulté de maintenir en ordre de marche une base de données à la fois synthèse et prospection au fil des années m’est apparu alors et m’a conduit à réfléchir à la durée de vie des bases de données classiques, aussi bien conçues soient-elles. C’est une étape pour l’instant sans suite.

Le troisième axe de mes recherches a porté sur les communautés et les patrimoines. En effet, dans le cadre de ma thèse, j’ai été amenée à m’intéresser aux lois agraires, aux commissions, aux colonies. Puis je me suis penchée sur les transferts de propriétés durant les guerres civiles et donc sur les conditions économiques et juridiques de ces installations. Cela a motivé mes publications sur les confiscations Ces préoccupations ont rencontré un écho auprès de mes collègues grenoblois, Michel Tarpin, Olivier Mariaud et Maria Paola Castiglioni. Cela a donné naissance aux séminaires récurrents du groupe « communautés nouvelles ». Communautés nouvelles était un groupe de recherche conçu à l’initiative de Michel Tarpin dans une vaste perspective mais certains axes ont rapidement émergé, notamment, les questions liées à l’installation des colonies romaines en Italie,  les problèmes juridiques que posent ces créations arbitraires, les conditions d’évolution de leur territoire en fonction des flux et des reflux démographiques, la place et le statut des anciens occupants des lieux, l’ancrage religieux des nouveaux venus, l’adaptation des cités à des groupes de résidents étrangers à leur structure politique. Tout cela a engendré une réflexion et des contacts intenses qui demandaient à être développés dans un programme plus ambitieux. A Rome j’ai développé cet axe dans un programme, COSTATE, (communautés statuts territoires) avec Anne-Florence Baroni (MCF Paris 1 —ANHIMA), Clément Chillet, ( MCF UGA — LUHCIE), Elsa Rocca (MCF —Montpellier — ASM) à partir des appels à projets de l’EfR (dont les trois premiers étaient membres en 2016) et de la Casa de Velázquez (dont la quatrième avait été membre). l’objectif central consiste à étudier de manière coordonnée le statut juridique des communautés et leur forme archéologique afin de dépasser une aporie issue de la tradition antique qui ne délimite pas conceptuellement le fait urbain en dehors des chefs-lieux de cités. Pour le programme Communautés Statuts et Territoires, il s’agit de mettre en évidence la corrélation entre définition administrative et réalités territoriales dans son évolution sur le long terme, de lier l’occupation rurale à l’organisation territoriale au moyen des statuts juridiques. L’échelle retenue est celle des communautés infra-civiques, qui ne sont pas comprises comme des isolats mais analysées dans leurs rapports avec l’ensemble de la civitas. La problématique conditionne par ailleurs un cheminement méthodologique qui passe par le dialogue entre l’histoire institutionnelle et la recherche archéologique, et le croisement entre bases de données textuelles et SIG. La base de données est en cours de structuration. En effet, elle s’était heurtée à des soucis techniques d’interopérabilité, mais surtout elle souffre du manque de temps dont nous avons disposé car dans nos universités respectives, Paris I, Montpellier et Grenoble, les sollicitations administratives ont freiné notre investissement.

Le colloque organisé en novembre 2018, en collaboration avec l’École française de Rome, L’Escuela Española de Historia y Arqueología en Roma en fut la conclusion, malheureusement non publiée.

Enfin, dans une quatrième partie, je placerai des recherches qui semblent de prime-abord disparates et qui ont en commun les rencontres avec d’autres. Un certain nombre de projets, certains modestes et à moyen terme, d’autres de plus grande ampleur et qui se développeront dans l’avenir, je l’espère. Avec la volonté de faire vivre

Le premier, dont les actes ont été publiés en septembre 2022 dans la revue des études italiennes, s’intitule Roman et Histoire. L’idée de départ a été élaborée par Patrizia de Capitani et moi-même, lors de la fusion de nos laboratoires pour former, en 2016, le LUHCIE. Comment faire dialoguer historiens et italianistes au-delà des époques modernes et contemporaines selon une problématique qui nous enrichisse mutuellement ? La question des rapports entre l’écriture romanesque et la science historique est apparu comme un thème potentiellement fructueux, une fois analysée selon trois prismes. Le premier a été l’utilisation par l’historien de l’Antiquité des « romans » antiques comme source de connaissance, avec les biais et les apories que cela implique, en croisant le regard critique des littéraires et des historiens. La deuxième question porta sur l’utilisation par le romancier de l’histoire, ses rapports avec la science historique ou au contraire son choix des représentations de la période historique, sans lien avec le questionnement scientifique ou encore, troisième cas de figure, l’enquête historique comme préalable d’un réinvestissement dans la forme romanesque, pour rendre le passé sensible et le sauver de la froide inertie de la matière historique.  Enfin, en guise de conclusion, le dernier thème d’investigation a porté sur l’uchronie ou l’histoire alternative, pour mesurer ce que la fiction, en détournant l’historien d’un biais théologique peut libérer son analyse du passé. Trois journées (2017, 2018, 2019) ont permis d’aborder ses sujets.

Un autre fil rouge a été celui des rapports entre genre et pouvoir. Lors d’un séminaire méthodologique annuel organisé avec B. Martel-Thoumian et N. Mathieu, nous avons consacré deux journées à l’histoire des femmes, Il a conduit à ma participation à Lausanne à trois colloques (le troisième est reporté pour des raisons sanitaires) le premier sur les Femmes influentes et a été publié, puis republié l’an dernier, le second sur les « Power couples », le troisième sur les rapports entre frère et sœurs dans les sphères du pouvoir antique.

Enfin, il faut ici placer L’axe Langages & Politiques de la MSH, projet plus ample chronologiquement et épistémologiquement puisqu’il embrasse toutes les périodes et plusieurs disciplines. Il est né de la rencontre de l’équipe de pilotage : et d’abord des préoccupations communes des antiquisants, Isabelle Cogitore, Clément Chillet et moi-même, de nos relations entre langages et politique, puis d’un double constat : tout d’abord, celui d’un besoin, pour les Sciences Humaines à Grenoble, d’un espace de dialogue et de mise en place de synergies entre l’histoire, la philosophie, la littérature, le droit, la géographie les sciences du politique pour traiter de questions qui résonnent dans l’espace public actuel, aussi bien dans la presse, les médias, les réseaux sociaux, et qui concernent la société et ses manifestions « politiques », c’est-à-dire, étymologiquement, celles qui s’inscrivent dans la cité.