Photo Laurent Scotto D'Ardino

SCOTTO D'ARDINO Laurent Maître de conférences

MCF HDR, Etudes italiennes

- laurent.scotto-d-ardino@univ-grenoble-alpes.fr

Les thématiques principales et les grands axes de ma recherche sont :

1. Les rapports entre l’industrie du cinéma et les institutions du fascisme : ce fut le tout premier axe de mes recherches et l’enjeu problématique de ma thèse de doctorat. En partant du constat que les principaux représentants du cinéma néo-réaliste italien de l’après-guerre s’étaient tous formés au cours des années 30 et au début des années 40, c’est-à-dire à l’intérieur des structures cinématographiques mises en place par le fascisme, j’ai essayé de penser la manière dont a lieu la “transition” entre ce cinéma de la période fasciste et le cinéma issu de la Résistance. Il s’agissait notamment de dépasser l’opposition traditionnelle idéologique, née des conflits politiques de l’après-guerre en Italie, entre rupture et continuité. La notion de “champ culturel” et les outils conceptuels du sociologue Pierre Bourdieu m’ont permis de montrer comment, dès la fin des années 30, un champ de forces et de tensions se mettait en place dans le domaine du cinéma en Italie et comment peu à peu ce champ avait acquis une autonomie de fonctionnement. J’en ai suivi l’évolution jusqu’à l’éclosion du cinéma néo-réaliste par le biais de l’analyse détaillée d’une revue spécialisée, intitulée Cinema (1936-1943), qui fut la revue la plus importante de la période, où collaborèrent à la fois les responsables les plus importants de la cinématographie fasciste mais aussi les grands noms du futur cinéma néo-réaliste (Visconti, Antonioni, De Santis, Zavattini, etc.).

2. Le cinéma néo-réaliste : ce premier axe de recherche m’a tout naturellement conduit par la suite à m’intéresser à la période suivante, celle du cinéma néo-réaliste et à ses réalisateurs. Là encore, il s’agissait de dépasser une ligne d’interprétation manichéenne avec d’un côté, les tenants de l’existence d’un mouvement néo-réaliste clairement identifiable, notamment dans sa dimension idéologique et politique, thèse défendue par la critique “marxiste” des années 50 ; et de l’autre, un courant critique plus récent qui tendait à effacer l’importance du “moment néo-réaliste” au profit d’une dilution dans les réalismes singuliers de chacun de ses réalisateurs. L’étude de plusieurs cinéastes et de leur « réalisme » (Roberto Rossellini d’un côté, Giuseppe De Santis et Luchino Visconti, de l’autre) a permis notamment de montrer que, si le courant néo-réaliste ne s’était en effet jamais vraiment codifié en un mouvement unitaire, deux grandes tendances pouvaient néanmoins y être clairement identifiées.

3. Les rapports entre cinéma et Histoire : cet intérêt pour le cinéma néo-réaliste, qui est un cinéma ancré dans une actualité sociale et politique, m’a conduit également à me pencher sur les rapports entre le cinéma et l’Histoire, et en particulier sur la manière dont la scène historique, le passé de l’Italie et ses différentes périodes, ont été représentés au cinéma. Prenant appui sur les travaux critiques de Siegfried Kracauer et des historiens français Marc Ferro et Pierre Sorlin, mais aussi sur les travaux plus récents de l’historien américain Robert A. Rosenstone, il s’agissait, à travers l’analyse de plusieurs films et réalisateurs emblématiques (Marco Bellocchio, Francesco Rosi, etc.), de montrer que la mise en scène du passé était un discours sur le temps présent. Par exemple, j’ai analysé de manière détaillée l’(auto)-représentation cinématographique du fascisme, des années 30 jusqu’à aujourd’hui ou encore la représentation filmique de la Première Guerre Mondiale, des années 30 à nos jours. Cet axe de ma recherche m’a conduit à m’interroger à la fois sur la représentation de certaines des périodes névralgiques de l’histoire nationale italienne et à montrer comment l’évolution de cette représentation était un indicateur des changements d’une mémoire collective.

4. Le « documentaire-essai » et les pratiques de found footage : depuis plus de trois ans désormais, à partir des travaux critiques de l’historien américain Robert A. Rosenstone, et dans une perspective d’approfondissement de mon intérêt entre les rapports entre cinéma et Histoire (voir Supra point 3), j’en suis venu à m’interroger sur la manière dont un film peut, à sa façon, devenir une œuvre véritablement “historique”, autrement dit comment un réalisateur peut faire œuvre d’historien, c’est-à-dire proposer une interprétation du passé singulière et originale qui permette aussi de mieux comprendre le temps présent. Cette recherche me conduit à ré-interroger la notion de film historique. Pour éprouver la validité de ces théories sur un terrain concret, j’ai été amené à étudier les « documentaires-essais » ou « documentaires poétiques » de la réalisatrice Alina Marazzi.

Thèmes de recherche

  1. Cinéma et fascisme
  2. Le cinéma néoréaliste
  3. Les rapports cinéma et Histoire
  4. Alina Marazzi et le « documentario-saggio »

Titres et diplômes

 

1998 :             soutenance thèse doctorat nouveau régime “La revue Cinema (1936-1943)”. Mention très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité

1992 :             agrégation d’italien (rang : 7ème)

1989-1993 :    élève de l’École Normale Supérieure de Fontenay-StCloud

1988-1989 :    khâgne au Lycée Fénelon (Paris), équivalence Deug d’Histoire

1986-1988 :    hypokhâgne et khâgne au Lycée du Parc (Lyon)

1985 :             baccalauréat série L (mention Bien)

 

Expériences professionnelles

2016 :  Promotion à la Hors-Classe par le CNU (Section 14)

1998-2011 : Maître de Conférences au département d’italien de l’Université Stendhal (Grenoble 3)

1993-1998 : AMN et ATER à l’Université Paris 8

 

Responsabilités scientifiques :

– Membre du jury du capes interne d’italien (2006-2009)

– Membre du jury du capes externe d’italien (2010)

– Membre du jury de l’agrégation externe d’italien (2011-2015)

– Membre de la Commission de Spécialistes de l’ENS-LSH – Lyon

– Relecteur-Expert pour le Centre National du Livre

– Conférencier au COMAMICI de Grenoble

– 2013 Conférencier Festival du film policier de Beaune – Festival du film italien de Voiron

– Superviseur de traduction pour l’Agence Rhône-Alpes pour le Livre et la Documentation (ARALD)

– 2019 co-responsable de la liaison du Laboratoire LUHCIE avec la Maison de la Création de l’Université – Grenoble-Alpes

– depuis 2018  membre du jury du Capes externe d’italien

– 2018 Membre du comité scientifique de l’ouvrage Ère précaire : figures du travailleur dans le cinéma italien du 21ème siècle. Entre drame et comédie, sous la direction de Brigitte Le Gouez (Université Paris 3) et Anne Boulé (Université Paris 3), Paris, Michel Houdiard, 2019

 

Activité scientifique

Conférences, congrès, colloques à communications
  1. Mythe et Histoire dans Uomini e Lupi [1957] de Giuseppe De Santis, Paris, février 2008. Communication faite dans le cadre des Journées d’études doctorales « Giuseppe De Santis, cinéaste néoréaliste » – Paris, 28-29 février 2008, organisées par l’Institut National d’Histoire de l’Art, le Centre d’Études et de Recherches sur l’Histoire et l’Esthétique du cinéma, l’Université Paris 1 (UFR 03 – EA 4100), l’Université paris X, l’Associazione Giuseppe De Santis et l’Istituto italiano di Cultura de Paris, sous la direction de Jean A. GILI (Université Paris 1) avec la collaboration de Laurence SCHIFANO (Université Paris X)

 

  1. Garibaldi providentiel / Garibaldi tragique, Nîmes, février 2008. Communication présentée lors de la «Journée Garibaldi» organisée par le Lycée Alphonse-Daudet de Nîmes le 2 février 2008 et consultable en ligne à l’adresse suivante : portail.lyceedaudet.fr/pdf/garibaldi/01.pdf

 

 

 

 

Ouvrage scientifique

La revue Cinema (1936-1943). Autonomisation d’un champ esthétique, Vincennes, PUV, 1999.

 

Direction de revues scientifiques
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2013, 2013.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Littérature et nouveaux mass médias – 1970-2007, Novecento, 11/2010.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2010, 2010.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2008, 2008.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2007, 2007.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2006, 2006.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2005, 2005.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2004, 2004.
  1. Laurent Scotto d’Ardino (dir.), Cahiers pédagogiques du département d’italien de Grenoble – Spécial Concours (Capes – Agrégation) – 2003, 2003.

 

Chapitres d’ouvrage
  1. « Io vi ho visto da lontano » : la figura cinematografica di Sigismondo da Castromediano nel film Noi credevamo (2010) di Mario Martone », dans Studi su Sigismondo Castromediano, Antonio Lucio Giannone (dir.), Collana Centro di Studi su Sigismondo Castromediano, Lecce, Pensa Multimedia, 2019 (à paraître 4ème trimestre 2019), p. 207-217.
  1. (à paraître 4ème trimestre 2019) « La politique cinématographique du fascisme », dans L’administration des institutions culturelles en France et en Italie, approches comparées des années 1860 à la Libération, Jean-Yves Frétigné – Aurélien Poitevin (dir.), Collection « Changer d’époque », Rennes, PURH, p. 134-144.
  1. « Tutta la vita davanti (2008) et Fuga dal call center (2008) : la mise en scène de la précarité au travail », dans Ère précaire : figures du travailleur dans le cinéma italien du 21ème siècle. Entre drame et comédie, Brigitte Le Gouez – Anne Boulé-Basuyau (dir.), Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2019, p. 58-69.
  1. « Le réalisme cinématographique maniériste de Malaparte », dans Malaparte, Maria Pia De Paulis (dir.), Les Cahiers de L’Herne, Paris, Éditions de L’Herne, 2018, p. 290-294.
  1. « Vincere (2009) de Marco Bellocchio : l’Histoire de l’Italie s’écrivait à travers elle », dans Langages, politique, histoire. Avec Jean-Claude Zancarini, Romain Descendre, Jean-Louis Fournel (dir.), Lyon, ENS Éditions, 2015, p. 373-382.
  1. « Les premières manifestations du réalisme rossellinien au filtre de la critique de Giuseppe De Santis : Un pilota ritorna (1942) et L’uomo dalla croce (1943) », dans Itinéraires de Roberto Rossellini, Robert Bonamy (dir.), Grenoble, ELLUG, 2014, p. 57-73.
  1. « Le cinéma italien dans la transition. L’exemple de la revue Cinema (1936-1943) », dans La vie intellectuelle entre fascisme et République, Lyon, ENS éditions, 2012, p. 297-311.
  1. « Garibaldi au miroir du cinéma italien (1945-1970) », dans Garibaldi : modèle, contre-modèle, sous la direction de Jean-Yves Frétigné, Paul Pasteur (dir.), Rouen, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2011, p. 121-134.
  1. avec Pierre Girard et Jean-Claude Zancarini, «Letteratura e « stagione delle rivolte »», dans Il libro degli anni di piombo, Marc Lazar e Marie-Anne Matard-Bonucci (dir.), Milano, Rizzoli, novembre 2010, p. 291-306.
  1. avec Pierre Girard et Jean-Claude Zancarini, « Littérature et “temps des révoltes” », dans L’Italie des années de plomb. Le terrorisme entre histoire et mémoire, revue Autrement, collection Mémoires/Histoire, n° 152, avril 2010, p. 274-288.
  1. « En quoi Uomini contro est-il un film historique ? », dans Emilio Lussu (1890-1975), Politique, histoire, littérature et cinéma, Éric Vial, Patrizia De Capitani – Bertrand, Christophe Mileschi (dir.), Grenoble, Publications CNRS-MSH-Alpes, décembre 2007, p. 27-47.
  1. « Ossessione : la tragédie du réel », dans Littérature et cinéma néoréalistes. Réalisme, Réel et Représentation, Michel Cassac (dir.), Paris, L’Harmattan, 2004, p. 317-328.
  1. « Cheminements du terme “réalisme” dans la revue Cinema (1940-1943) », dans Les réalismes dans les années 1940 (Italie, France), Firenze, Franco Cesati Editore, 2001, p. 153-171.
  1. « Caro Diario de Nanni Moretti : film-transition, film-matriciel », dans France et Italie au miroir du nouveau cinéma italien (1975-1999), Alessandria, Edizioni dell’Orso, 1998, p. 195-209.
  1. « Le témoignage autobiographique. Deux exemples : Luchino Visconti et Giuseppe De Santis », dans Écritures autobiographiques, Giuditta Isotti Rosowsky (dir.), Saint Denis, PUV, 1997, p. 59-77.

 

Articles parus dans des revues internationales ou nationales avec comité de lecture
  1. « Le repas dans Parenti Serpenti (1992) : d’une tradition aliénante à une « modernité » monstrueuse », décembre 2018, Sociopétiques n° 3, Clermont-Ferrand, http://revues-msh.uca.fr/sociopoétiques:index.php.
  1. « Il Cristo proibito de Curzio Malaparte : une tragédie néoréaliste », dans Malaparte, témoin et visionnaire, Michèle Coury, Emmanuel Mattiato (dir.), dans Cahiers d’Études italiennes, 24/2017, consultable à l’adresse suivante https://journals.openedition.org/cei/3271
  1. « Le renouvellement de la représentation et l’effet du néoréalisme. I bambini ci guardano (1942) de Vittorio De Sica », Actes du colloque de Regensburg, intitulé Enfance, Violence, Exil et Immigration italienne. Italie, France, Allemagne 1939-1979. Approches narratives et cinématographiques http://www.enfance-violence-exil.net/index.php/ecms/it/33/1737, 2014.
  1. « Le Risorgimento de Mario Martone : un “teatro di guerra” », Actes d’une revue à comité de lecture du Colloque international intitulé L’Unité italienne racontée, le Risorgimento célébré et représenté en littérature, dans l’historiographie et dans les arts, Transalpina, n° 16, vol. II, 2013, p. 181-190.
  1. « Immagini del fascismo. Dalla Marcia su Roma alla Repubblica di Salò. 1930-2011 », numéro spécial des «Quaderni del CSI» intitulé Storie del bel paese. L’Italia attraverso il cinema dal Risorgimento  ad oggi (1861-2011), n° 7, 2011, Jean Gili (dir.), p. 83-96. [Revue espagnole à comité de lecture et scientifique international]
  1. « Se la guerra può darci la ragione dell’umano…», dans Dire la guerre, Novecento… e dintorni, n° 1/2004, p. 143-173.

 

Articles parus dans des revues sans comité de lecture
  1. Le style documentaire dans Paisà de Roberto Rossellini : l’exemple de l’épisode florentin, communication tenue à l’Université de Poitiers en février 2015 lors d’une journée d’études consacrée à la “Vérité de la fiction”, http://www.fabula.org/colloques/document3117.php
  1. « Crolla una casa e tu rammenti quei passerotti che son volati via ». La question du réalisme dans Metello de Vasco Pratolini, texte présenté en février 2010 à l’École Normale Supérieure de Lyon et article consultable sur internet à l’adresse suivante : http://cle.ens-lyon.fr/italien/laurent-scotto-d-ardino-93769.kjsp?RH=CDL_APR000000
  1. « L’Oro di Napoli : entre une “vecchia Napoli” mythifiée et une “vecchia Napoli” parodiée », dans Cahiers pédagogiques du département d’italien, Laurent Scotto d’Ardino (dir.), 2003, p. 43-56.
  1. « Le meurtre refoulé d’Ossessione », dans Cahiers du CERCIC-Novecento, Claude Ambroise (dir.), 23/2000, p. 63-78.

 

Ouvrages pédagogiques
  1. Laurent Scotto d’Ardino, 100% Version, Paris, Ellipses, 2015.
  1. Laurent Scotto d’Ardino – Cécile Terreaux-Scotto, Manuel de version italienne. Licence master concours, Paris, Ellipses, 2008.

 

Traductions
  1. Traduction en cours de Maurizio De Giovanni, L’omicidio Carosino, pour la collection bilingue Langue pour Tous, Paris, Éditions Pocket, publication prévue au Printemps 2020.
  1. Traduction de Luisa Secchi Tarugi, « Il soggiorno del Petrarca a Milano presso la corte dei Visconti », dans Actualité de l’Humanisme. Mélanges offerts à Serge Stolf, Patrizia De Capitani – Cécile Terreaux-Scotto (dir.), Paris, Garnier, à paraître en 2020.
  1. Traduction de Stefano Pittaluga, « Elogi della medicina e medici ignoranti », dans Actualité de l’Humanisme. Mélanges offerts à Serge Stolf, Patrizia De Capitani – Cécile Terreaux-Scotto (dir.), Paris, Garnier, à paraître en 2020.
  1. Collaboration en tant que traducteur au livre Italie année 0. Chroniques de la crise, Traduction collaborative du collectif InizioCantiere sous la coordination de Stéphanie Laporte, Nanterre, Presses Université de Nanterre, 2018.
  1. Collaboration à la traduction des Guides Gallimard, Bologne et Naples, Paris, Éditions Nouveaux-Loisirs, 1995.
  1. Raffaelle Nigro, Contes de Noël, traduit de l’italien par le séminaire de traduction de l’École Normale Supérieure de Fontenay-Saint Cloud, s. l., La Cécilia, 1990.