De la fin du XIIIe au début du XVe siècle, le Dauphiné a accueilli l’arrivée de nombreux marchands, financiers et juristes provenant d’Italie. Actifs sur le marché du crédit, les banquiers marchands italiens établissent des rapports ambigus tant avec leurs hôtes qu’avec leur clientèle, dont ils partagent le quotidien. À travers l’étude de ces relations, l’auteur aborde les problématiques religieuses, économiques et sociales relatives à l’usure.
Parallèlement, les dauphins font appel à des juristes transalpins dans le but de renforcer leur pouvoir et de moderniser l’exercice de la justice. Plusieurs financiers et créanciers du dauphin participent ainsi à l’exercice du pouvoir au sein des administrations centrales et territoriales, tissant avec leurs employeurs et obligés des liens d’amitié et de fidélité. L’intégration de ces Italiens comme leurs formidables carrières sont des indices de l’efficience de la promotion sociale dans cet Occident médiéval. Enfin, à travers les liens familiaux, associatifs et communaux entre prêteurs italiens, l’ouvrage aborde la place de la famille et de l’individu aux derniers siècles du Moyen Âge, suivant l’itinéraire de plusieurs groupes professionnels issus d’une même élite, dans un environnement alternant entre hostilité et bienveillance à leur égard.
Grenoble, PUG, 2012, 472 p.
Année : 2012