Ce numéro des Cahiers d’études italiennes prend la suite de la première étude consacrée à l’Italie et l’Orient, publiée en 2015 dans le numéro 21 qui envisageait essentiellement l’Orient tel qu’il était perçu dans les textes italiens. Dans le présent travail, plusieurs historiens spécialistes de l’Occident, de Byzance et des pays d’Islam au Moyen Âge explorent les liens complexes, les interactions qui se créent entre le Xe et le XVe siècle entre Orientaux et Italiens, Italiens et Orientaux. Le lecteur pourra suivre comment des Italiens entrent en contact, échangent avec des Byzantins, des peuples musulmans arabes ou turcs, mais aussi comment ces peuples orientaux accueillent ou pas ces Italiens et comment ils les perçoivent.
L’esprit du numéro est marqué par un souci de ne pas s’enfermer dans une vision occidentalocentrée qui mettrait en scène un Occident et ses représentations de l’Orient et en particulier ici une Italie en plein développement, inéluctablement conquérants face à des sociétés orientales sur la défensive, mais plutôt de saisir la complexité des relations que génèrent les contacts avec l’Autre, que celui-ci soit Italien, Arabe, Grec ou Turc. Ces contacts nous offrent la possibilité d’appréhender non seulement la façon dont l’Autre est perçu et dit, mais ils sont aussi révélateurs des mouvements profonds qui travaillent en interne à la fois les sociétés italiennes et orientales et permettent de mieux comprendre ces dernières. De ce fait, les sources sont bien sûr italiennes mais aussi orientales. C’est donc, au fil de ce voyage italo-oriental, s’initier à l’entrecroisement des langues : italien, grec, arabe, turc. On suivra à la fois les rapports, perceptions et échanges commerciaux, religieux, culturels, politiques et de genre qu’établissent Orientaux et Italiens, Italiens et Orientaux qui peuvent être pacifiques, admiratifs mais aussi dépréciatifs et conflictuels.
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Année : 2017
Editions : UGA