REPORTÉE
Dans le royaume de Naples des derniers siècles du Moyen Âge, la société, les institutions, les cultures, les langages et les pratiques administratives et gouvernementales présentent à la fois des caractéristiques de continuité et de discontinuité par rapport aux siècles précédents. Les interventions de Roberto Delle Donne et de Francesco Storti éclaireront différents aspects d’une réalité en constante transformation.
Roberto Delle Donne centrera son attention sur certains moments cruciaux du processus d’institutionnalisation de la chancellerie angevine des rois de Naples, entre la deuxième moitié du XIIIe siècle et les premières décennies du XIVe siècle. Ces années ont vu s’esquisser la structure d’un bureau administratif par la comparaison constante avec l’héritage de la tradition souabe. Ce bureau était destiné à demeurer en grande partie inchangé jusqu’à la fin de la domination angevine, voire au-delà. Dans le royaume aragonais, en effet, il devait continuer à fonctionner, en bonne partie, comme par le passé.
Francesco Storti va illustrer la genèse de l’armée « domaniale » des rois aragonais de Naples au XVe siècle. Il s’agit d’un modèle institutionnel originel, qui met en place des soldats provenant des villes du Royaume («cives armigeri») et encadrés au service direct de la monarchie. Dans ces conditions, les souverains obtenaient le monopole des armes et, en même temps, ils répondaient aux aspirations des élites citadines d’être recrutées dans un corps garanti et prestigieux.