Organisée par Alice Ensabella (LARHRA), Djamila Fellague (LUHCIE) et Marlen Schneider (LARHRA)
APPEL À CANDIDATURES
(dans la limite de 20 places)
Présentation
Au cœur des débats actuels de la communauté scientifique internationale, la recherche de provenance fait partie des méthodologies de l’histoire de l’art et de l’archéologie, depuis la naissance même de ces disciplines. Appliquée dans le cadre des recherches sur les objets et les restes humains, le collectionnisme, le marché de l’art, ainsi que des études sur la circulation des objets, cette spécialité connaît un nouvel élan depuis une cinquantaine d’années. Au-delà des finalités philologiques, d’établissement de l’authenticité ou de la valeur des objets auxquels elle s’applique, la recherche de provenance est vêtue aujourd’hui d’une forte valeur éthique, notamment quand celle-ci se rapporte à l’étude d’œuvres et autres objets spoliés au sein de contextes problématiques (régime national-socialiste, contextes coloniaux, conflits armés, trafics illicites). En ce sens, la recherche de provenance devient une pratique de plus en plus transversale, qui demande la mobilisation de connaissances et méthodologies relatives à l’histoire, au droit, à l’économie et aux relations internationales.
Cette approche éthique à la recherche de provenance se développe déjà depuis plusieurs années à l’international : en Allemagne et en Autriche notamment sont créés dès les années 1970 des centres de documentation, des postes de soutien à la recherche de provenance au sein des musées et municipalités, ainsi que des formations universitaires visant à approfondir cette spécialité. En France, l’intérêt pour cette démarche est relativement récent et relève de la sphère diplomatique et politique, se concentrant notamment autour de cas de restitutions amplement médiatisées qui ont marqué ces dernières années, des restes humains de Saartjie Baartman en 2002 à la restitution en décembre 2023 de biens spoliés par les nazis, jusqu’à la création des lois cadres récemment votées. Toutefois, la grande majorité des universités et des musées manque encore d’outils et de structures pour instaurer la recherche de provenance comme un
élément de la formation et de la pratique professionnelle.
Intervenants et institutions partenaires
L’école réunira une vingtaine de spécialistes autour de diverses thématiques et disciplines concernant la provenance des biens culturels, qu’ils travaillent à une échelle locale, nationale ou internationale. Il s’agit, à travers des cours intensifs, des ateliers pratiques et une table ronde, de présenter le spectre des objets étudiés, les sources utilisées, les infrastructures et approches développées en France et à l’étranger.
En partenariat avec des institutions muséales et culturelles locales (musée de Grenoble, Musée dauphinois, musée de la Révolution française – Domaine de Vizille), les participants seront confrontés à des cas concrets, couvrant des patrimoines et enjeux historiques variés, afin de développer une approche transversale de la recherche de provenance. Il paraît en effet crucial d’étudier les mécanismes de la création de valeur marchande, artistique, scientifique et
symbolique des objets culturels, afin de mieux comprendre les débats récents autour des circulations illicites et des demandes de restitution, qui ne représentent qu’un aspect parmi d’autres de la recherche de provenance. L’objectif est de proposer des outils pour mieux ancrer la recherche de provenance dans les formations universitaires et les pratiques muséales, afin de permettre aux étudiants de s’orienter vers cette spécialité émergente.
Déroulement de l’école thématique et programme
Durant une semaine (début : lundi 14 avril à 14 h ; fin : vendredi 18 avril à 14 h, déjeuner compris), l’école fournira aux participants une initiation aux méthodologies et aux sources propres à la recherche de provenance, pour des biens culturels de différentes époques (de l’Antiquité jusqu’à nos jours), ainsi qu’un aperçu des différents champs d’application de celle-ci, à travers la présentation d’études de cas de spécialistes dans différents domaines (histoire du goût et du collectionnisme, recherche dans les catalogues raisonnés et les inventaires, marché de l’art, traçage de circulations illicites, démarches de restitutions d’œuvres spoliées). Des ateliers pratiques, notamment autour de collections muséales locales, complèteront cette formation théorique à travers un travail direct sur les sources et les objets.
Les interventions seront menées par des chercheurs en histoire de l’art et archéologie, en économie et en droit, mais aussi par des conservateurs de musée et des acteurs du marché de l’art français et internationaux, garantissant à la formation une focale sur le cas français, ainsi que sur les enjeux internationaux de cette pratique (circulation des œuvres, droit international, réseaux économiques.
Modalités de candidature
Les candidatures se composent d’un CV synthétique (2 pages maximum) accompagné par une lettre de motivation et doivent être adressées aux organisatrices (par mail, voir contacts ci-dessous) le 31 janvier 2025 au plus tard.
Une notification sera envoyée mi-février 2025.
L’école s’adresse aux étudiants (L3 ; M1 ; M2) et doctorants inscrits dans des formations en Archéologie, Histoire de l’Art, Histoire, Droit ou Économie. La participation est ouverte aussi aux chercheurs, enseignants-chercheurs ou professionnels du monde de l’art, de la culture, du droit et du marché de l’art. Seront éligibles tous les candidats venant de France ou de l’étranger; la langue de travail est le français et devrait être maîtrisée à l’écrit et à l’oral.
Frais de participation
Étudiants en licence 3 et en master : inscription, repas communs et logement gratuits (le logement est uniquement pris en charge pour les étudiants extérieurs à l’UGA et qui ne vivent pas à Grenoble ou les environs). Seuls les frais de transport sont à la charge de l’étudiant.
Doctorants : inscription et repas communs pris en charge. Les frais de voyage et de logement sont à la charge des doctorants.
Chercheurs, enseignants-chercheurs et autres professionnels : des frais d’inscription à hauteur de 650 € s’appliquent (cette somme comprend la participation aux cours, les déplacements et les visites aux institutions muséales, les repas indiqués dans le programme, mais ne couvre pas les frais de voyage et de logement sur place, qui restent à la charge du participant).
Contacts
Alice Ensabella alice.ensabella@univ-grenoble-alpes.fr
Djamila Fellague djamila.fellague-chebra@univ-grenoble-alpes.fr
Marlen Schneider marlen.schneider@univ-grenoble-alpes.fr