10h – 18h
Cette journée d’études vise à interroger le terme « cancel culture » qui est devenu, depuis plusieurs années, d’usage commun dans le débat public, pratiquement dans tous les pays européens et occidentaux, pour condamner une soi-disant « culture woke » qui mettrait en péril de prétendues « valeurs traditionnelles » à préserver et à défendre. Or la « cancel culture » ne désigne pas seulement la suppression physique d’un monument ou l’exclusion de certains thèmes du passé dans l’enseignement scolaire et universitaire, mais tout un ensemble hétérogène de pratiques et de discours ayant pour objectif la remise en question ou la défense d’une série consolidée de présupposés culturels et politiques. Nous examinerons lors de cette journée différents cas de « cancel culture » du point de vue de la littérature, pour mettre au jour des opérations d’oubli, de censure et de critique des « classiques » littéraires, mais aussi de reconnaissance d’autrices, d’auteurs et de courants littéraires minorés ou situés hors des « canons » traditionnels.
PROGRAMME
– Alice Borgna (Université du Piémont Oriental): « Tutte storie di maschi bianchi morti? » I classici alla prova della cancel culture
– Giulia Molinarolo (Université de Bologne): Dimensione urbana e relazioni di potere nelle scritture migranti italiane:uno sguardo sui processi di cancellazione e visibilità culturale
– Diego Pellizzari (École Normale Supérieure de Lyon): Un patrimonio ambiguo. L’arte del Ventennio e la cancel culture
– Aldo Baratta: (Université de Rome La Sapienza): Tra neoimpegno ed empatia negativa: rappresentazioni di mascolinità tossica in Ammaniti
– Flavia Erbosi (Université de Rome La Sapienza): Una cancel culture di Stato? La censura dei classici nell’Italia del secondo dopoguerra
– Manuela Spinelli (Université Rennes 2): De l’oubli à la reconnaissance : repenser le système littéraire à travers les œuvres des écrivaines